samedi 14 juin 2008

Vampire Weekend :: Vampire Weekend

Xl Recordings / 2008
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La tribu forme le cercle. Les bidons et autres percussions passent de main en main. La lumière du soir brille à leurs surfaces. L'heure du repos est venue.

Les mains s'activent. Les rythmes se lèvent, dansent, s'affolent. Un orgue de fortune, des cordes d'appoint, et les langues se délient. La journée flotte au dessus du feu. Elle crépite des anecdotes des uns et des autres.

Mais notre tribu ne veille pas au coin d'un bivouac perdu de tout. Non. Elle arpente le Bronx, décent la rivière hudson en ferry, joue au foot dans les rues de la grande pomme et sèche les cours de fac. Quatre gars hissés par un buzz incroyable sortent de leur plaines et viennent rafraichir la pop.

On en danse de plaisir.

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Roberto Fonseca :: Zamazu

Enja - Justin Time / 2007
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Un grand soleil traverse la vitre et empli la pièce de lumière. Un piano est à la fenêtre. Ses notes montent les étages et se répandent sur les rues étroites et ombragées. Les pèches et les melons se languissent dans les étales des commerçants. L'heure espagnole est à la sieste.

Une caisse claire, puis un saxophone. Et la musique distille tout en tendresse l'air de la ville. Un chat bondit d'un toit à l'autre. Les rires des enfants tapant la balle résonnent. Les clapotis de la fontaine crépitent. Les touristes déambulent le long des pavés. Les langues se croisent, se rencontrent, se perdent. Les odeurs de cuisine se répandent vers le ciel.

Roberto Fonseca cache beaucoup de ces choses sous son chapeau. Et invite au voyage. Direction Buenos Aires. Et sa douceur de vivre retrouvée.

Tendre et délicate, elle nous attend. Dans le soleil de fin du jour.

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Rage against the Machine :: Rage against the Machine

Sony / 1992
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Le camp cerclé de haut-parleurs est plongé sous un flot continu. Tout n'y est que mécanique, répétition, soumission. Les vitres n'ont pas besoin de barreaux. Les murs de barbelés. Le peuple les porte en lui, les porte sur lui. Un étau de douleur et de soumission.

2000 ans d'histoire. 2000 années d'acharnement sur l'instinct pour bâtir l'organisation sociale. Suprême intelligence, infâme héritage. "Fuck you I won't do what you tell me!"

Les murs couverts de propagande rythment les rues vides d'espoir. Deux pour le prix d'un. Costards cravate. Sourire en coin. Il est temps. Temps de reprendre ce qui nous appartient. Ce qu'ils nous ont volé. Ce qu'ils ont volé à nos pères. D'arrêter de se satisfaire des miettes qu'ils laissent derrière eux. Pour leurs larbins. Leurs chiens.

Depuis trop longtemps la rage bas à nos veines, et nous l'ignorons. L'honneur hurle sa loi, et nous l'ignorons. La vie doit inonder les rues. Le peuple doit reprendre la ville. Les faire payer. Par le feu.

Nous voilà, liberté.

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vendredi 13 juin 2008

Okkervil River :: The Stage Names

Jagjaguwar / 2007
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Un air sec sort du vieux jukebox. Il crépite, saute, hésite. Cymbales, tambourins, orgue, violons, la fanfare s'approche. Et après quelques pincements de guitare, la voilà qui prend la salle. La fumée se dissipe, l'ambiance s'échauffe.

Will Sheff sort une main du jukebox, attrape un micro, y annone sa joie de vivre. Avec tendresse. Avec conviction. Avec rage. Le temps d'une accalmie des cuivres, un piano l'accompagne, suivi par un tambourin. Tous échappés des méandres du jukebox.

Un trompettiste se lève alors du fond de la salle et se joint à l'assemblé du mange disque. Et tous reprennent en cœur cette hymne. Une foule commence à se former autour d'eux et à les accompagner de leurs mains.

Pour le passant du coin, la scène devait être atypique. Une troupe assemblée autour d'un jukebox, dont une main sortait avec un micro, un trompettiste, et toutes ces personnes autour. Et en s'approchant un peu, il a pu sentir la chaleur, et finalement les voir tous, là, tourner dans la mécanique leur vielle mélodie.

À la joie de vivre.

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mardi 3 juin 2008

Pavement :: Crooked Rain, Crooked Rain

Matador Records / 1994
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Le vent s'engouffre par les fenêtres et fait claquer t-shirts et chemises. Les kilomètres d'asphalte défilent paresseusement. La chaleur brille sur le capot du pickup. Direction Californie.

Là, le long de la route, défilent infos locales et vielles légendes dans le poste, signé Pavement. Armés de guitares délurées, de rythmiques aventureuses et de dérision pour seule boussole, ils nous emmènent loin des sentiers battus.

Dissonances,
rythme brisé, puis repris, puis accéléré, paroles ironiques ; Silence Kid ouvre la route de manière grandiose. S'en suivront d'autres chemins de traverses, montées en régime, accalmies piano bar et ballades dans ces vielles villes de l'ouest.

La tête passée par la fenêtre, Pavement nous emmène loin d'ici, très loin.

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