Food / 2002
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"If you have the world in your arms tonight", déverse la sono. Rêve chérit par dessus tous. Rêve des plus grands présidents. Rêve des plus petites gens. "Que feriez-vous avec le monde entre les mains", demande le journaliste au lambda. "Un ballon de baudruche, auquel je donnerai de sacrées embardées", répondait Charlot coiffé du képi rouge et noir.
Accoudé, l'enfant souffle. "Est-ce ça le rêve des hommes", s'indigne-t-il. Que ferait-on du monde, en plus, le calme d'une après-midi d'été ne suffit donc t-elle pas ? La richesse des personnes qui habillent nos jours. Le palmarès des sentiments humains. Toutes les différences. Quoi d'autre ?
Lui, il rêve encore. Il a compris. Le soleil l'emplit de joie. Il danse sous la pluie. Se fascine pour le plus petit détail. Écoute et aime sans réserve. Nous aurons tôt fait de tout lui désapprendre. De le ronger d'envies qui ne sont pas siennes. De l'endiguer dans des problèmes dont il se contrefout.
Mais pour le moment, il rêve. Alors laissons-le à son enfance. Certains n'ont en pas eu. Qu'il en profite, qu'il en abuse, qu'il n'en revienne pas. Pour lors, il vit dans un endroit caché. Un endroit d'où l'on part un jour pour voir le monde des hommes et que l'on ne retrouve plus jamais.
Parce que le chemin est noté sur un carte au trésor, et que les hommes ont oubliés les choses simples.aller plus loin
:: la chronique de starsareunderground
samedi 26 juillet 2008
Idlewild :: The Remote Part
Guillemots :: From The Cliffs EP
Naïve / 2006
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Le quai est sourd. Seules les vibrations des rails parviennent encore à mes jambes. Pieds rivés à la bordure jaune, ma tête s'est arrêté.
Le vent ne souffle plus. La terre ne tourne plus. Les bouches s'ouvrent autour de moi, leurs paroles n'ont plus de sens. En ont-elles jamais eu ?
"Le train 16842... à destination de Bordeaux... va entrer en gare... quai 2".
La vie elle même ? Ne reste que cette envie de me jeter sous les rails. De m'éparpiller sur la voie. De communier avec le ballast. Tu es partie. Ton odeur ? D'une main trempée j'attrape ma chemise à la recherche d'une effluve. La dernière. Adieu. Vraiment ? Que reste-t-il de nous. Que reste-t-il de moi.
Et si ton départ n'avait rien changé. Si le passé, aussi rêvé qu'il le fut, existait plus maintenant que nous l'avons vécu alors. Ton départ peut-il vraiment cadrer avec la réalité ? Définitivement, non. Mais notre histoire, elle...
Alors merci. Vas te perdre ailleurs. Dans d'autres bras. D'autres draps. Rien, «Tu m'entends ?», rien n'entachera ces moments là.
"Qui a éteint la lumière si longtemps de ma vie", hurle le poste. Qui a éteint l'ennui de mon cœur pour le remplacer par de la lumière pure.
Lumière du passé, tu es mon guide, ma source. Dans tes scintillements s'écrit ma destiné.aller plus loin
:: La chronique de starsareunderground
Grand Corps Malade :: Midi 20
Universal / 2006
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"Pour beaucoup la vie se résume à monter dans le train".
La vie. Sulfureuse, paresseuse, désastreuse. La vie et ses rues, ses faubourgs. La vie, ses échecs, ses détours. Le grand voyage.
Paris, Saint-Denis, Lisbonne. Fourmille la ville, brasse les hommes. Cliquetis de tiroir-caisse, cloche de rer, étales des marchés. Tout le monde descend, la matinée est à peine entamée.
"J'ai vu des mots tendres, j'ai vu des mots d'excuse, j'ai vu des gros mots. J'ai vu des mots à prendre, des mots qui accusent et même des mots en trop."
J'ai vu le monde qu'on nous vend. Été comme printemps. La galère, les charters. J'ai vu leurs ornières.
J'ai vu la vie. Je crois qu'elle a sourit. Je crois ça suffisamment. Paris, Saint-Denis, tout le monde descend.
La vie m'habille. La ville m'appelle. Tous les possibles m'appartiennent. D'elles en ailes je survole ma peine. Je survole mon temps. Je file.
Le monde n'est noir que pour ceux qui portent des lunettes de soleil. Au delà, la lumière luit. "J'espère, donc je suis".aller plus loin
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